En cette semaine de rentrée, Manuel Mercier, réalisateur, donne un séminaire d’écriture de scénario à l’ESIS. À l’aide de techniques d’écritures hollywoodiennes, il forme les cinéastes de demain dans un esprit d’innovation.
Un séminaire digne d’Hollywood
Reconnut pour ses qualités d’innovation, Manuel Mercier est réalisateur depuis 15 ans. Cette semaine, il donne un séminaire d’écriture aux Mastères 2 de l’ESIS. “Je l’ai immodestement intitulé : secret des techniques d’écritures scénaristiques hollywoodiennes”, dit-il en riant. Formé à New York et à Londres, son but est de démystifier les techniques de tournage ou la difficulté de l’écriture pour les étudiants de l’ESIS, les cinéastes de demain. D’ici la fin de la semaine, les étudiants auront écrit de quoi faire un court-métrage. “Avec une idée le lundi, ils auront développé une histoire avec le plus de profondeur possible le vendredi.” Et les étudiants ne manquent pas de créativité : science-fiction, amour, thriller psychologique, recherche d’identité…
“Ce n’est jamais moi qui apporte la réponse à la place d’un auteur mais je les aide à trouver la réponse la plus honnête, la plus personnelle et la plus passionnante possible.” Les élèves développent petit à petit les 22 étapes de leur scénario, puis travaillent leurs personnages. Le héros doit faire un choix entre deux possibilités négatives “plus on gratte, et plus la question devient intime pour les auteurs, plus ce voyage émotionnel touche l’ensemble des gens.” Il s’agit dans ce séminaire de parler de morale et de psychologie, ce n’est pas exclusivement de l’action. Pour les scénarios les plus aboutis, les élèves iront jusqu’à développer les mondes déployés autour d’eux, puis écriront certaines des scènes clefs. Certains iront même jusqu’à tourner quelques scènes sur le plateau de l’ESIS.
Vitriol
Vitriol, l’acronyme latin pour dire : “Visite l’intérieur de la Terre et, en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée.” C’est le mot que choisirait Manuel Mercier pour décrire cette semaine. “C’est un voyage à l’intérieur de soi pour aller chercher quelque chose d’honnête et sincère.” Roxanne Le Glaunec, 24 ans, est en Mastère 2 de communication et production cinématographique à l’ESIS. “On apprend à écrire un scénario du début à la fin, avec les bonnes techniques.” Passionnée d’écriture, elle prend ce séminaire comme un challenge. Pour se confronter directement à son futur métier. Son scénario est un thriller psychologique. Une policière enquête sur les meurtres d’une tueuse en série à l’identité secrète surnommée : Rose-Marie. Au fur et à mesure de l’enquête, les personnalités se mêlent tant et si bien qu’on se rend compte qu’elles ne font qu’une. La policière souffre en fait d’un trouble dissociatif de l’identité.
“Les TDI sont de plus en plus connus sur les réseaux, mais sont toujours romancés.” Roxanne cherche à montrer le côté sombre de ces troubles, que c’est loin d’être toujours facile à vivre. “Grâce à M. Mercier, j’ai compris qu’avoir une idée ne suffit pas. Il y a plein de questions à se poser. C’est là qu’on se rend compte qu’être scénariste c’est tout un métier et qu’il faut avoir beaucoup de rigueur.” Hier encore, son professeur lui disait à quel point son scénario avait avancer, “ça fait plaisir qu’un professionnel nous dise qu’on fait du bon travail.” C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles l’ESIS fait appel à des intervenants confrontés directement à la réalité des métiers de l’audiovisuel.