Le cinéma se positionne aujourd’hui comme le moyen le plus puissant pour porter un message environnemental, une excellente méthode pour accompagner la transition écologique de la société. Or, l’industrie n’est pas elle-même verte, bien au contraire. Elle initie cependant un changement de paradigme visant à réduire son impact sur la planète. Comment le cinéma peut-il donc agir pour protéger l’environnement ?
Le cinéma : une industrie nocive pour l’environnement
Comme toutes les industries mondialisées, le cinéma doit lui aussi réfléchir, s’interroger et trouver des solutions pour amoindrir son impact écologique.
Une tribune rédigée par Cyril Dion (réalisateur avec Mélanie Laurent du film « Demain ») à l’occasion du dernier festival de Cannes interrogeait et soulignait la nécessité pour l’industrie du cinéma de s’emparer des questions environnementales. 250 personnalités du secteur, dont Léonardo Di Caprio, Marion Cotillard ou Robert Redfort ont signé ce billet.
Par là même, ces acteurs soulignent à quel point l’industrie du cinéma est polluante et doit changer son modèle de production. Le cinéma se situe par essence au croisement entre l’art et l’exploitation commerciale, et son impact sur l’environnement est relégué au second plan, voire ignoré. Le tournage d’un film pollue énormément : création et fabrication des décors (bien souvent ensuite détruits), consommation d’électricité colossale, transport des équipes et de l’équipement, déchets et nourriture, etc.
Le cinéma n’est pas un secteur éco-responsable. Le festival de Cannes, par exemple, représente à lui seul 1200 tonnes de déchets quotidiens. Or, on voit les consciences s’éveiller et le monde du cinéma agir pour protéger l’environnement.
Les initiatives pour un cinéma moins délétère pour l’environnement
Des initiatives se multiplient afin de sensibiliser au nécessaire changement de modèle du cinéma et de l’audiovisuel. Par exemple, en 2009 en France, a été créé le collectif Ecoprod, qui milite pour faire prendre conscience de l’impact de l’industrie sur l’environnement.
En partenariat avec TF1 ou l’ADEME, Ecoprod a édité un certain nombre de guides pour aider les réalisateurs et les producteurs à adopter des solutions et des comportements visant à initier ce changement. Il a même mis en place un calculateur permettant d’évaluer l’empreinte carbone d’une production audiovisuelle : Carbon’Clap.
Les futures générations des acteurs du cinéma et de l’audiovisuel français doivent continuer le travail entrepris. Pour cela, il leur faut se former au sein d’une école spécialisée dans le domaine, qui permet d’accéder à des formations techniques de haut niveau. L’ESIS propose à ce titre des cursus en alternance, qui allient une pédagogie de projet à des apprentissages pratiques. Les étudiants apprennent au contact des professionnels du secteur, certains déjà sensibilisés aux questions d’un cinéma plus respectueux de l’environnement.
Choisir de travailler dans le cinéma ne signifie plus renoncer à ses convictions écologiques, bien au contraire. Les audiences des films à impact environnemental démontrent la viabilité économique d’un cinéma au message écologique : le film « Demain » a rapporté près de 10 millions d’euros. Des initiatives et des projets voient le jour pour faire changer d’orientation l’industrie et chercher des solutions pour adopter un cinéma vert, en phase avec l’environnement.