À chaque mois sa masterclass et Paul Lainé anime celle-ci à l’ESIS. Ingénieur du son au parcours étonnant, il a travaillé avec de nombreux noms du cinéma français. De Patrice Leconte à Maigret, en passant par Louis de Funès et Jean Gabin.
“C’est un métier de l’ombre”. Clair, net, précis. Paul Lainé attaque son discours sur cette affirmation. Comme bien des indispensables du cinéma, les métiers du son nécessitent la plus grande discrétion lors d’un tournage. Être au plus près de la scène, mais invisible aux yeux de la caméra et des acteurs. Jusqu’au clap de fin en tout cas. Il ne s’agirait pas de se faire oublier non plus. Tout se fait grâce au réseau que l’on se construit au fil des ans : “Un tel cherche un tel qui connaît un tel, tout va très vite et comme on ne s’y attend pas”, confie Paul Lainé. Et si on le recommande, ce n’est pas pour rien. Au fil des années, il a fait de la confiance qu’on lui accorde sa signature officielle, sa marque de fabrique.
S’il ne devait se souvenir que d’une seule date, ce serait le 9 janvier 1973. C’est le jour exact où il s’équipe pour la première fois de matériel pour capter le son et décide d’en faire son métier. Très vite, il se concentre sur le cinéma et alterne entre les films d’auteurs et les films commerciaux. “Ça rend le travail plus intéressant”.
La clef du succès
L’adaptabilité, c’est la clef du succès quand on est dans les métiers du son. Paul Lainé est bien placé pour en parler, lui qui a vécu le passage des consoles analogiques aux numériques. Le matériel est amené à changer, à évoluer constamment. Sans parler des tournages ! “Vous vous imaginez, jeune homme tout sérieux que j’étais, à essayer de capter le son au milieu des tas de haches et de femmes en petite tenue ?”, lui en tout cas s’en souviens bien. Une véritable révélation, et, de là, une passion toujours plus grandissante pour le cinéma.
Dernier conseil mais pas des moindre. L’ingénieur du son tient à souligner ce point autant de fois qu’il le faudra : le plus important, c’est le travail d’équipe. Pas seulement au milieu du tournage, mais aussi bien avant. Ce ne sont pas les décorateurs qui vont penser au siège qui grince, au parquet qui couine ou au frigo qui ventile. Il faut toujours anticiper.