2023, c’est la veille de l’été, mais, à l’ESIS, c’est surtout l’heure d’une nouvelle édition du festival des Bachelors Son et Musique. Ce festival, c’est l’occasion pour la filière Musique / DJ / Studio live d’enregistrer – en live – des artistes professionnels venus de tous les horizons musicaux. C’est aussi l’occasion aussi de faire vibrer les murs du campus au son des amplis.
Un festival à l’ESIS, ça donne quoi ?
Évènement incontournable du Bachelor Son et Musique, le festival de l’ESIS prend place dans l’amphithéâtre du campus de la Grange-aux-Belles pour son édition 2023. Les consoles clignotent, les spotlights chauffent la scène et les micros grésillent : quand l’école autorise ses étudiants à faire du bruit, ils ne font pas les choses à moitié. Pour trois jours (un d’installation et deux d’enregistrement), ce sont les troisièmes années de la filière Musique/Dj/Studio live qui tiennent les rênes, en compagnie de leurs homologues de la filière Cinéma et VFX qui s’occupent de la captation vidéo.
Au cœur de ce festival, un concept très simple : enregistrer des groupes de musiciens professionnels. Mais en live. Un concept simple. Enfin, sur le papier. En pratique rien de plus difficile. Il faut prévoir les aléas (souvent imprévisibles) d’un enregistrement en direct, sans possibilité de recommencer. Tout doit être parfait dès la première – et surtout unique – prise. Pour ajouter au challenge, les étudiants sont face à une contrainte majeure : le temps. En effet, il dispose d’une demi-journée seulement par groupe pour installer tout le matériel nécessaire à la prise de son ainsi que, dans le même temps, enregistrer les titres.
En régie, les étudiants ont déjà tout prévu. Ils sont 13, répartis en petit groupe de 4 à 5. “On tourne sur les consoles entre la façade, les retours musiciens et l’enregistrement de la session”, explique Noa Renault, en troisième année du Bachelor Son et Musique.
Qu’est-ce qu’un enregistrement live ?
Pour la petite définition : un enregistrement live, ou en direct pour les amis de Molière, est un terme utilisé pour désigner un enregistrement (ici musical) qui se fait en une seule prise. À la différence d’un enregistrement en studio, tous les musiciens du groupe jouent en même temps comme lors d’un concert sur scène par exemple (ou d’un festival tenu par une école des métiers du Son, du Cinéma et de la Musique, par exemple).
Pour les étudiants de l’ESIS, un enregistrement live est un exercice à la fois très technique, puisqu’il faut tenter de contrôler des paramètres imprévisibles, mais aussi un défi très pratique pour tester leurs connaissances et leurs propres facultés d’adaptation sur le terrain. Il leur permet de se plonger concrètement dans une situation professionnelle à laquelle ils pourront être confrontés dès leur diplôme, ou même au cours de l’un des stages qui ponctuent leur cursus. Et, pour ce genre d’exercice, un entraînement n’est jamais de trop.
Pour les artistes, un enregistrement en direct est l’occasion idéale pour se glisser dans la peau de leur public : ils peuvent s’écouter (et se voir grâce à la captation effectuée par les étudiants volontaire de la filière Cinéma et VFX), avec un point de vue extérieur. Une façon plutôt efficace d’étudier de quelle façon perfectionner l’énergie qu’ils dégagent sur scène et le rythme de leurs titres.
Coup de projecteur sur les invités du festival
Que serait un festival de musique sans ses invités d’honneur : les artistes. Repérés lors d’un open mic (une scène ouverte), et / ou contactés directement par les étudiants : ce ne sont pas moins de 3 groupes qui sont venus sur la scène improvisée dans l’amphithéâtre.
Les croissants frais : comme ils aiment à se décrivent eux-mêmes, ils sont “avant tout une bande de potes”. Plus que du rap, leurs titres oscillent entre balade, hip-hop oldschool, et solos de guitare blues/jazz. Leur but ? Mixer toutes les disciplines musicales possibles et en faire quelque chose qui leur est propre.
Lordaly : groupe survolté de métal progressif, les membres de Lordaly sont des habitués des studios du campus parisien de l’ESIS. En effet, ce n’est pas la première fois, ni la dernière d’ailleurs, qu’ils sont enregistrés par les étudiants. En revanche, c’est leur toute première expérience d’enregistrement en direct.
Swing It Orchestra : ils vont du jazz à la pop et ont battu le record du nombre de titres enregistrés lors de ce mini festival. Ils disposent désormais de 25 titres, image et son, pour leur servir de démo ou de maquette. Qui sait, peut-être même que ces enregistrements peuvent servir à un futur album.
Enregistrement et réglages son : quelle différence d’un groupe à l’autre ?
Si l’une des plus grosses difficultés de ce festival est la contrainte temporelle, il ne faut pas négliger non plus les problématiques de mise en place des instruments sur scène et les adaptations des réglages sonores. Qu’il faille augmenter ou diminuer le nombre de micros sur scène, cela nécessite d’aller au contact des musiciens. S’assurer de leurs besoins, qu’ils soient dans de bonnes conditions pour performer au moment du live. En bref : d’être à l’écoute.
Pour Noa Renault, c’est d’ailleurs l’une des missions qu’il a préféré faire lors de ce festival : “Ce qui était marrant, c’était d’aller à la rencontre des musiciens, de demander ce qu’ils voulaient précisément, et réajuster au fur et à mesure”. C’est un challenge technique de tout instant.
D’autant plus que, d’un style musical à l’autre, et même d’un groupe à l’autre, les réglages sonores sont complètement différents. Certains artistes auront besoin de plus de retours façade, d’autres d’une basse plus présente ou d’une batterie plus discrète. Pour des sons de heavy métal, on ne prendra pas les mêmes précautions que pour du jazz : les risques de larsens seront bien plus élevés.
Une expérience concrète du métier
En plus des acquis théoriques, renforcés par cette expérience très concrète des métiers de la sonorisation et de la musique, les étudiants du Bachelor Son et Musique de l’ESIS sont confrontés à une situation professionnalisante. Que ce soit d’un point de vue technique ou dans l’apprentissage de la façon dont ils doivent se comporter sur une captation.
Nul doute que, s’ils poursuivent dans ce corps de métiers, ils seront amenés à faire des enregistrements live et des réglages de consoles en salles. Cet entraînement est donc parfait pour de futurs ingénieurs du son, assistant studio, opérateur de mastering, sonorisateur, régisseur son, ou tous les autres débouchés accessibles après ce cursus.
Sans parler de l’atout majeur que ce festival peut être dans un CV ou un portefolio. Rien de tel pour intéresser une entreprise qu’un enregistrement ET un mixage en live à la fin de son Bachelor. Cela montre les capacités des étudiants, en plus d’ajouter un autre projet qualitatif à ce qu’ils peuvent montrer à de futurs recruteurs. Parce que c’est l’un des buts majeurs de l’ESIS : s’assurer que tous ses étudiants trouvent un emploi dans le domaine qui les passionne.