La camera obscura naît à l’Antiquité. Dans une chambre (ou boîte) obscure percée d’un trou, le passage de la lumière du soleil permet de projeter une image. L’ancêtre du cinéma prend donc ses origines dès le début de l’histoire humaine. Toutefois, le cinéma tel qu’on le connaît a fait du chemin : retour sur ses principales évolutions.
Histoire du cinéma : tout commence avec la photographie
Le premier procédé de l’histoire à animer des photographes est la lanterne magique. Par une projection lumineuse sur une plaque de verre peinte, l’image est animée par la succession des plaques. Le développement du cinéma est lié aux recherches et aux essais en mouvement et photographique. Dès l’essor de la photographie argentique, on cherche à reproduire le mouvement.
Les recherches de Etienne-Jules Marey vers 1889 aboutissent au principe de la chronophotographie. Il enregistre un cliché d’un objet en mouvement par plusieurs appareils photographiques déclenchés tour à tour. Il obtient, par exemple, un oiseau en vol grâce à son « fusil photographique ». Edward Muybridge prend la suite de ses recherches et développe un procédé qui permet de classer ses travaux dans le domaine du pré-cinéma. Il photographie un cheval au galop dont le mouvement est scandé par plusieurs clichés.
Le principe, révolutionnaire pour l’époque, est repris par les frères Lumière qui l’améliorent et parviennent à projeter 16 images animées par seconde. Pour faire connaître leur invention, ils organisent des projections publiques. Plus tard, ils autorisent des entreprises du divertissement à exploiter leur méthode en mettant sur pied un système de licence d’utilisation. On parle toujours d’expérimentation ou de pré-cinéma jusqu’en 1903, date à laquelle les frères Lumière proposent Arrivée d’un train en gare de La Ciotat.
L’histoire des premiers trucages et l’évolution vers l’art du cinéma
Le cinéma continue d’évoluer et on voit les premiers trucages et effets spéciaux de l’histoire apparaître vers 1900. C’est en 1902, précisément, que Georges Méliès présente son Voyage dans la lune. Véritable œuvre d’art, le film encore muet présente toutes les caractéristiques de l’art cinématographique : un trucage, un montage sur pellicule, une histoire et des acteurs.
C’est très rapidement après cette première présentation narrée que le premier genre cinématographique de l’histoire apparaît : le burlesque, qui date de 1908. Son développement en tant qu’art copie la narration du théâtre aux États-Unis et en Europe. Quant à l’Union soviétique, elle va développer l’art du cinéma à des fins propagandistes.
Un peu plus tard, le cinéma devient un médium d’expression avec les mouvements d’avant-garde comme l’impressionnisme français ou l’expressionnisme allemand. C’est d’ailleurs pendant cette décennie (1910-1920) que Charlie Chaplin devient la figure emblématique du cinéma burlesque américain et entre définitivement dans l’histoire.
Cinéma et sonorisation : une histoire internationale
Le cinéma reste muet pendant une grande partie de son histoire. Le son existe néanmoins, il est joué par un orchestre en direct et des plans plus longs sont aménagés pour faire paraître sous la forme écrite les discours des personnages. En parallèle du développement des techniques d’animation, les recherches sur la synchronisation du son et de l’image avancent plus lentement.
Néanmoins, le cinéma muet en tant que 7e art s’exporte au niveau mondial. C’est le cinéma muet qui fait naître Hollywood ou qui pousse Dreyer à filmer La Passion de Jeanne d’Arc, connue dans l’histoire du cinéma pour proposer les premiers gros plans techniques (1927).
Les grands studios d’Hollywood naissent vers 1918 et Columbia prend en charge la production de films à grande échelle dès 1919. Malgré leurs moyens importants, ces premières boîtes de production doivent attendre 1927 pour voir sortir le premier film parlant de l’histoire : Le chanteur de jazz. Le passage au cinéma sonore marque la fin des carrières de certains grands noms du cinéma muet, qui n’ont pas su s’adapter à ce virage sans précédent.
La fin du cinéma muet : l’histoire du 7e art contemporain
Dans les années 1930, la fin du cinéma muet est actée. De nombreux acteurs abandonnent leur carrière. En effet, les gestes et les mimiques ont une importance moindre dans une œuvre où le son permet d’expliciter la narration. Le jeu d’acteur devient plus fin et naturel.
Les années 1930 sont marquées par l’essor du cinéma italien et américain. La fin de la Seconde Guerre mondiale redynamise l’industrie du divertissement. Hollywood se développe considérablement et la France voit naître La Nouvelle Vague dans les années 1950.
Les années 1980 voient naître des sociétés de production indépendantes et leurs moyens financiers permettent l’émergence du cinéma grand public, avec des œuvres comme Retour vers le Futur, Indiana Jones ou Star Wars.
Les évolutions de ces premières superproductions de l’histoire en animatroniques et trucages éblouissent le public. En parallèle, les technologies de la numérisation du son et de l’image font un boom en avant. Dans les années 2000, on passe à un cinéma exclusivement numérique, ce qui permet de développer les techniques des effets spéciaux et des images en 3D.
Le cinéma numérique : 3D, effets spéciaux et réalité virtuelle
Avec la sortie d’Avatar de James Cameron, les techniques de la 3D au cinéma et de l’image de synthèse sont portées à un niveau d’expertise. L’œuvre, destinée au grand public, bat des records au box-office. La technologie de la 3D évolue, elle suppose à ses débuts le port de lunettes. Puis rapidement, les lunettes font la place aux casques 3D, qui deviendront quelques années plus tard des casques de réalité virtuelle et augmentée. Les salles de cinéma, qui opèrent une excellente spatialisation du son, se dotent d’effets soulignant la réalité virtuelle et la 3D : brumisateurs, sièges inclinables, vibrations, etc.
La préparation de l’ESIS aux métier du cinéma, du son et de la musique comprend des cours d’histoire de l’art et d’histoire du cinéma qui permettent aux étudiants de se constituer un solide socle de connaissances fondamentales leur permettant de faire carrière dans le secteur.
L’évolution du cinéma suit de près les développements culturels, sociaux et technologiques de l’histoire. Les professionnels du secteur en ont conscience et cherchent à anticiper les futurs développements du 7e art.