ARCANE : Vous aimez? C’est français!

Publiée le 11 mars 2025
ARCANE : Vous aimez? C’est français!

 

 

Rarement une série animée (tiré d’un jeu) aura eu un impact aussi colossal qu’ARCANE. Propulsée sur NETFLIX par RIOT GAMES et le studio français FORTICHE PRODUCTION (et non pas fortnite production !), cette adaptation de l’univers de League of Legends a captivé aussi bien les joueurs fans de Lore que les spectateurs néophytes (personne qui débute ou qui manque d’expérience dans un domaine spécifique). Avec un mélange parfait d’animation époustouflante, de personnages complexes et d’une bande-son mémorable, ARCANE s’est imposée comme un phénomène mondial.  

 

 

 

Mais pourquoi cette série fonctionne-t-elle si bien ?  

On vous explique tout (et promis, pas de spoilers pour les retardataires). 

 

Tout commence avec l’animation, Fortiche Production a mis huit ans à concevoir la série (saison 1 et saison 2 incluses), et cela se voit dans chaque détail. Le style visuel mélange habilement 2D et 3D, avec des décors peints à la main qui donnent vie aux villes de Piltover et Zaun. Inspirés par le steampunk, l’Art Déco et l’Art Nouveau, ces décors offrent un univers visuel unique et riche. Ajoutez à cela des textures incroyables et des expressions faciales qui capturent chaque émotion (les side-eyes de Viktor), et vous obtenez une animation qui flirte avec l’œuvre d’art. C’est du grand cinéma, mais en série. Et avouons-le : voir un studio français briller à ce niveau, c’est une fierté. ✨ 

Mais une belle image ne suffit pas à captiver. Si ARCANE fonctionne, c’est aussi grâce à ses personnages. Chaque figure est complexe, nuancée, et profondément humaine, qu’il s’agisse de Vi, Jinx, Ekko ou encore Viktor (dont la VO, entre nous, est si captivante qu’on veut l’entendre lire des livres audio 📚🎧). Ce qui frappe, c’est la profondeur des relations, en particulier les dynamiques mère-fille et père-fille, des thématiques rares dans l’animation. La tension entre Jinx et Silco, ou les confrontations entre Mel et sa mère, ajoutent une intensité dramatique qui résonne universellement. On ressent leurs conflits, leurs dilemmes, leurs choix, et c’est là que la série touche juste : ces personnages ne sont pas des héros ou des méchants, ce sont des êtres brisés essayant de survivre dans un monde impitoyable. (Et c’est peut-être pour cela qu’on s’identifie si bien à eux). 

 

Et comment parler d’ARCANE sans mentionner sa bande-son légendaire ?

Dès la première saison, Imagine Dragons avait marqué les esprits avec Enemy, et la saison 2 poursuit sur cette lancée. Le retour de Stromae (et Pomme) avec Ma Meilleure Ennemi a suscité une énorme vague d’émotions chez les fans, mais c’est The Line de Twenty One Pilots qui s’est imposé comme une véritable pépite (je sais, ce n’est pas vrai, mais c’est mon article ok! ). La version live des THE GAMES AWARDS a même transcendé le titre original (le crie !), prouvant à quel point cette bande-son est intimement liée à l’univers de la série. 🎶🔥

Cependant, tout n’est pas rose du côté des spectateurs. Beaucoup ont exprimé une certaine déception ou tristesse face à la conclusion de la saison 2. Sans entrer dans les détails, disons que certains arcs narratifs laissent des questions en suspens. Mais pas de panique ! RIOT GAMES a confirmé l’arrivée de spin-offs dans l’univers d’ARCANE. On peut donc espérer de nouvelles aventures, peut-être avec des héros d’autres régions de League of Legends. Piltover et Zaun ne sont que le début : imaginez une série sur Ionia ou Noxus… Les possibilités sont infinies. 🌌 

 

Et enfin, il faut souligner un autre point fort de la série : le doublage. La VO est magistrale, avec des performances intenses de Hailee Steinfeld (Vi) et Ella Purnell (Jinx). Mais la VF, brille ici comme l’une des meilleures traductions animées récentes. Chaque dialogue est soigneusement adapté, sans perdre l’essence émotionnelle des personnages. Une preuve de plus que le doublage, lorsqu’il est bien fait, peut transformer une expérience. 

 

Ce que RIOT et FORTICHE ont accompli avec ARCANE dépasse toutes les attentes : c’est une révolution visuelle, un enrichissement culturel, et un modèle pour l’avenir de l’animation. Mais avec des spin-offs à venir, le débat actuel sur l’importance du doublage… quel est l’avenir de l’animation mais aussi du doublage ? On en reparle très vite ! 😉 

 

 

Sur ce, foncez sur Netflix et laissez-vous emporter par ARCANE. Préparez-vous à voyager, rire, vous attacher, pleurer, ou peut-être, être un peu déçu… Mais quoi qu’il en soit, allez regarder cette série et faites-vous votre propre opinion. Et n’oubliez pas d’ajouter un article à votre dossier « Open » après visionnage ! 😉 

L’évolution des effets spéciaux : de Star Wars à Avatar : La Voie de l’Eau

Publiée le 4 mars 2025
L’évolution des effets spéciaux : de Star Wars à Avatar : La Voie de l’Eau

 

 

 

Si tu veux flexer en soirée ou impressionner, lâche cette phrase : 

 « George Lucas a révolutionné les effets spéciaux en 1977 avec Star Wars. » 

Entre les maquettes des X-Wings et les Na’vis en 3D ultra-réaliste d’Avatar 2, y’a une sacrée différence… Retour sur l’évolution des effets spéciaux (VFX) qui ont changé le game.  

 

 

 

 

 

1977 : Star Wars : Un Nouvel Espoir 

Quand George Lucas décide de donner vie à Star Wars : Un Nouvel Espoir, il sait qu’il ne pourra pas compter sur des images de synthèse qui se voit en pleine essort dans les années 80-90) pour ses batailles spatiales. La solution ? Direction Monsieur Lucas Bricolage ! 

Avec son équipe d’ILM (Industrial Light & Magic, aka les magiciens de la post-prod), il met au point la motion control photography. Cette technique révolutionnaire consiste à filmer des maquettes de vaisseaux avec des mouvements de caméra ultra-fluides et programmés, permettant ainsi des séquences dynamiques et réalistes. Contrairement aux effets rudimentaires de l’époque où les objets flottaient bizarrement à l’écran, ici, tout est calculé au millimètre près pour donner l’illusion parfaite du vol spatial. 

Le résultat ? Une bataille intergalactique qui envoie du lourd, et tout ça sans le moindre pixel généré par un ordinateur, juste avec des maquettes, des caméras robotisées et un savoir-faire bluffant. On peut clairement dire que Lucas et son équipe ont inventé le DIY version Hollywood… et ça marche du tonnerre. 

 

1993 : Jurassic Park – « IL VOUS REGARDE… »  

Steven Spielberg débarque dans les années 90 avec une question qui va révolutionner le cinéma (et ouvrant la porte à une avalanche de suites et de remakes) : 

« Et si on ramenait les dinosaures à la vie ? » 🦖 

Face à ce défi technique colossal, deux options s’offrent à lui : 

  • Tenter de louer un Vélociraptor sur LeBonCoin (bof, ça risque de finir en drame au service compta). 
  • Mélanger des animatroniques réalistes avec les premières images de synthèse vraiment convaincantes. 

Heureusement, Spielberg choisit la deuxième option, et avec l’aide des équipes de Stan Winston Studio (pour les animatroniques) et ILM (pour les effets numériques), il réussit l’impossible : donner naissance aux dinosaures les plus crédibles jamais vus à l’écran.  

Résultat ? Une claque monumentale pour le public : des créatures qui bougent avec un naturel bluffant, un réalisme encore impressionnant aujourd’hui et une immersion totale dans un monde où l’on croit vraiment que ces monstres préhistoriques marchent parmi nous. Grâce à Jurassic Park (1993), Hollywood comprend enfin que le numérique n’est pas juste un gadget pour faire joli, mais bien l’avenir du cinéma. Et ça, c’est un pas de T-Rex dans l’histoire des effets spéciaux. (Vous avez compris la blague…non…Ah…bon ben pas grave…Continuons)  

 

2009 : Avatar – James Cameron et son joujou bleu  

James Cameron débarque à Hollywood, observe les avancées en images de synthèse (CGI) et se dit : 

 « Ok, c’est sympa, mais on peut faire BEAUCOUP mieux. » 

Plutôt que de se contenter des techniques existantes, il décide de tout repenser de zéro (ou sinon, ce n’est pas drôle) et d’imposer de nouveaux standards à l’industrie. Il claque alors : 

  • Une motion capture révolutionnaire : Contrairement aux précédents films qui se contentaient de capturer les mouvements corporels des acteurs, Cameron pousse la technologie un cran plus loin en enregistrant chaque micro-expression faciale. Grâce à un système de capteurs ultra-précis, chaque émotion se retranscrit fidèlement sur les Na’vis. Résultat ? Avatar devient le premier film où des créatures numériques paraissent aussi expressives que des humains réels. 
  • Une caméra 3D inédite : Cameron ne voulait pas d’un simple film avec des effets rajoutés en post-prod. Il conçoit alors une toute nouvelle génération de caméras 3D, capable de capturer directement des images immersives en relief, sans tricherie ni conversion approximative. L’effet est saisissant : pour la première fois, on a l’impression d’être plongé dans un autre monde, et non juste de regarder un film en 3D. 
  • Un budget astronomique : Faire tout ça, ça coûte cher. Très cher. Très très cher. Avatar devient alors l’un des films les plus coûteux de l’histoire, dépassant les 300 millions de dollars (soit plus que le PIB de certains petits pays).  

Résultat ? Pandora, la planète fictive du film, est tellement crédible et immersive qu’elle donne envie de booker un billet pour aller s’y promener (spoiler : ce n’est pas possible, désolé). L’univers est d’une richesse visuelle incroyable, et chaque plante, chaque animal, chaque… (Vous l’avez vu je ne vais pas refaire l’éloge qualitatif).  

 

2022 : Avatar : La Voie de l’Eau, le patron est de retour  

James Cameron, toujours en quête de perfection visuelle, ne compte pas s’arrêter. Pour La Voie de l’Eau, il double la mise et pousse les limites technologiques encore plus loin, au point d’inventer des procédés jamais encore vus au cinéma. 

  • Première prouesse : la motion capture sous-marine. 

 Jusqu’ici, la performance capture se faisait sur terre, en studio, avec des acteurs bardés de capteurs et filmés sous des dizaines de caméras. Mais sous l’eau ? Jamais fait avant. Cameron et son équipe développent donc un système inédit permettant d’enregistrer les mouvements des acteurs en pleine immersion, tout en capturant la distorsion et le comportement de la lumière sous l’eau. Donnant des mouvements fluides et un réalisme saisissant dans toutes les scènes aquatiques du film. 

  • Des effets visuels ultra-précis. 

Les reflets, la lumière qui se diffuse sous l’eau, la transparence… Tous ces détails, qui paraissent naturels en conditions réelles, sont un cauchemar à reproduire numériquement. Pourtant, l’équipe de Weta Digital (les maîtres du CGI derrière Le Seigneur des Anneaux) réussit un exploit : chaque goutte, chaque éclat lumineux semble authentique. 

  • Cameron ne rigole pas avec l’immersion. 

Pour amplifier encore plus cette sensation, il s’appuie sur une caméra 3D révolutionnaire, spécialement conçue pour Avatar 2, et qui améliore la profondeur de champ et le relief de chaque image. Ajoute à ça un taux de rafraîchissement de 48 images par seconde (au lieu des 24 standards), et tu obtiens un film où tout semble plus net que le monde réel. 

 

Et demain ?  

Les VFX, c’est une course sans fin. Aujourd’hui, on parle d’IA, de réalité virtuelle, de 4D…Dans 10 ans, tu pourras peut-être ACTUELLEMENT jouer dans ton propre blockbuster depuis ton salon.  Le cinéma, c’était une fenêtre sur l’imaginaire.  Bientôt, ce sera une porte ouverte. 

Mais attention, l’IA n’est pas (encore) Spielberg… 

Alors oui, l’IA, c’est fascinant, ça peut générer des décors ultra-réalistes en quelques secondes, doubler des acteurs sans qu’ils ouvrent la bouche, et même créer des visages humains à partir de rien. Mais y’a des hic… 

Un film sans humain, ça sonne faux. Les IA créent des images, mais sans une vraie direction artistique derrière, ça reste un algorithme qui balance des pixels. 

Le syndrome du « too much ». Trop de CGI tue le CGI (coucou les films Marvel en full fond bleue). Quand tout est artificiel, le spectateur sent qu’un truc cloche. L’exemple parfait ? The Flash (2023) et ses CGI qui ressemblent à un jeu PS3. 

Hollywood flirte avec la flemme. Certains studios se disent « Pourquoi embaucher des artistes VFX quand une IA peut le faire plus vite et moins cher ? ». Moins de jobs pour les artistes et un risque de standardisation du cinéma où tous les films finiraient par se ressembler. 

Donc oui, l’IA, c’est un outil ultra-puissant… mais pas un réalisateur. Un bon film, c’est avant tout une vision humaine, une intention artistique, et une alchimie qu’aucun algorithme ne pourra reproduire. Vous pouvez dormir tranquilles… pour l’instant.  

Portrait de Jérôme Rebotier

Publiée le 28 février 2025
Portrait de Jérôme Rebotier

 

 

« La musique m’a sauvé », confie Jérôme Rebotier. Lorsque, enfant, il perd ses parents, il se voit confié à une tante professeure de musique entre l’âge de 7 et 10 ans : elle lui fait découvrir Mozart et d’autres grands compositeurs, ce qui se révèle une véritable thérapie. Chez sa tante, qui lui apprend toutes les bases, la musique est omniprésente, mais Jérôme se considère avant tout comme un autodidacte. Plus tard, il racontera dans un roman, Dans la cour, l’histoire d’un jeune garçon qui s’affranchit de son enfance difficile grâce à la musique. Quand il découvre que Dany Elfman était lui aussi autodidacte, il se sent inspiré pour écrire des pièces pour orchestre.

 

 

 

 

Adolescent, il écoute beaucoup de country, de crooners et, plus généralement, de musique américaine des années 50. Sollicité par un étudiant de la Femis, il compose une partition country pour son film de fin d’études. Puis, il écrit un trio à cordes pour un court métrage, Le Modèle (1996) de Guillaume Deffontaines, étudiant de Louis-Lumière devenu chef-opérateur par la suite.

 

Mais c’est en travaillant dans un vidéo-club spécialisé dans le cinéma d’auteur qu’il se forge sa culture cinématographique. Il participe à plusieurs courts métrages avant d’avoir la chance de composer la partition de Laissons Lucie faire (1999) d’Emmanuel Mouret. Grâce au retentissement du film, il enchaîne avec Les Âmes câlines (2001) de Thomas Bardinet. Pourtant, c’est sa rencontre avec Matthieu Delaporte et Alexandre De la Patellière qui sera déterminante pour la suite de sa carrière. Après être devenu copain avec Matthieu en Terminale – « je recopiais sur lui et je lui faisais écouter les répètes de mon groupe de rock » –, il le retrouve à l’occasion de la projection d’un court métrage auquel il venait de participer. Quelques années plus tard, Delaporte et De la Patellière proposent à Jérôme de composer la musique de leur tout premier long métrage, La Jungle (2005). « J’ai tout donné sur ce film », raconte-t-il. « Du coup, comme ils étaient contents de mon boulot, ils m’ont de nouveau sollicité pour Le Prénom alors qu’au départ il n’était pas question que je le fasse. » Depuis, Jérôme Rebotier est devenu le compositeur attitré du binôme de réalisateurs.

 

Ce qui ne l’empêche pas de collaborer avec d’autres cinéastes, comme Tonie Marshall (Au plus près du paradis, Vénus et Apollon) ou Pierre Coré (Sahara, L’aventure des Marguerite). Vers la fin des années 2010, en constatant qu’il est beaucoup sollicité pour des comédies qui ne lui plaisent pas, il se tourne davantage vers le documentaire. « Je m’investis énormément dans ce que je fais et je me suis rendu compte qu’il vaut mieux garder son énergie pour les projets qui en valent le coup », dit-il encore. À l’image du Comte de Monte-Cristo (2024) pour lequel il compose une musique thématique en la mêlant à des codes plus modernes et en s’inspirant d’Ennio Morricone à qui il voue une vraie passion.

Amour, tragédie, et un bol de Nutella : notre sélection cinéma

Publiée le 24 février 2025
Amour, tragédie, et un bol de Nutella : notre sélection cinéma

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Parce qu’aimer, pleurer, et manger du Nutella, c’est aussi ça la vie. voilà notre Top 5 des films d’amour pour la Saint Valentin

 

Bon, je ne vais pas vous mentir, j’ai galéré à trouver ce top 5 des films d’amour pour la Saint Valentin, qui ne soient pas trop clichés, récompensés ou qui finissent bien (c’est rare, avouons-le). Alors, pour ce top 5, j’ai décidé de mixer les genres : des films pour tomber amoureux·se, pour pleurer avec son bol de Nutella et ses craquottes, ou juste pour profiter d’une belle histoire. Let’s go ! 

 La La Land (2016)

Ah, La La Land, comment ne pas parler de cette masterclass de Damien Chazelle ? Ce film, c’est un cocktail parfait : une histoire d’amour douce-amère, de la musique incroyable, des couleurs à couper le souffle, et des références cinématographiques en pagaille. 

Alors oui, la fin a un goût amer (et moi je pleure systématiquement, merci de ne pas juger), mais c’est aussi une ode à la passion, au rêve, et au soutien mutuel. Et côté technique, les plans-séquences sont juste incroyables. Bref, un film qui vous donnera un cours de ciné tout en vous brisant (doucement) le cœur. Bonus : si vous aimez La La Land, tentez Babylon du même réalisateur. 

 Brokeback Mountain (2005)

Pour continuer, j’ai hésité avec Call Me By Your Name (parce que Timothée Chalamet et à l’affiche du biopic Bob Dylan), cependant aujourd’hui, c’est Brokeback Mountain qu’on mets sous les projecteurs. Ce film, réalisé par Ang Lee, raconte l’histoire d’un amour interdit entre deux cowboys dans une société conservatrice. 

Au-delà de la romance, c’est un film qui remet en question les clichés sur les romances homosexuels et explore les conflits internes et externes de ses personnages. Tragique, certes, mais d’une intensité bouleversante. À voir absolument, avec des mouchoirs à portée de main. 

We Live In Time (2025)

Petit nouveau au cinéma, We Live In Time est une vraie pépite. Ce film joue avec nos émotions et nos sens, à la fois visuellement et narrativement. C’est une histoire d’amour profondément humaine, avec des personnages auxquels on s’attache facilement. 

Que vous soyez en couple, célibataire ou dans un statut “c’est compliqué”, ce film vous touchera. Il parle des problèmes quotidiens, des doutes de notre génération, et surtout de la beauté des instants partagés. Une douceur cinématographique à découvrir absolument. 

 Amélie (2001)

Un peu de cinéma français pour varier les plaisirs ! Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain n’est pas centré uniquement sur l’amour romantique, mais plutôt sur l’amour de soi et des autres. Amélie, timide et rêveuse, apprend à surmonter ses peurs pour s’ouvrir aux autres et se découvrir elle-même. 

Ce film, c’est une explosion de couleurs, des plans magnifiques et une ambiance qui donne envie de redécouvrir Paris. En février, c’est parfait pour se rappeler que l’amour commence souvent par soi-même. 

The Shape of Water (2017)

Une femme et un monstre ? Oui, vous avez bien lu. The Shape of Water de Guillermo del Toro est une histoire d’amour hors du commun, pleine de douceur et d’intensité. 

Malgré son apparence étrange, ce film raconte une histoire universelle : celle de l’acceptation et de la beauté qui réside dans nos différences. Et bonne nouvelle : ce film se termine bien ! (Enfin, une note d’espoir dans ce top.) Une œuvre qui ouvre les yeux sur l’amour au sens large, avec un grand A. 

 

En bref, voilà un top 5 des films d’amour (et de self-love) pour février, mais soyons clairs : pas besoin d’attendre la Saint-Valentin pour aimer ou s’aimer. Ces films peuvent être regardés à tout moment, parce qu’un bon film, ça fait du bien, peu importe la saison. Bon mois de février à toutes et tous, et surtout, prenez soin de vous !

Les étapes de la composition d’une musique de film : de l’idée à l’enregistrement

Publiée le 14 février 2025
Les étapes de la composition d’une musique de film : de l’idée à l’enregistrement

 

Tu t’es déjà demandé comment naissent les musiques qui te donnent des frissons au cinéma ? Ces mélodies qui te transportent, qui te font pleurer, qui te font croire que tu peux soulever Mjolnir alors que t’as déjà du mal avec ton sac de courses ?  La magie de composer une musique de film !

 

 

 

Si ton rêve, c’est de composer une musique de film /une BO digne d’un Hans Zimmer (Interstellar), d’un John Williams (Star Wars), ou même d’un Jérôme Rebotier (Un Parfait Inconnu, Le comte de Monte-Cristo), voici le guide (alors euhh mon guide donc pas non plus LE guide non plus, ce sont plus des conseils) pour passer de l’idée à l’enregistrement. 

 

 

 

Lire le script et capter l’ambiance  

Avant de poser une seule note, faut comprendre l’histoire et l’ambiance du film. Ah ben oui, tu imagines si tu fais un son ultra dynamique sur l’enterrement de Iron Man…bof l’ambiance quoi.  “Tu bosses sur quoi ?” tel est la question : 

Un drame psychologique ultra-lent où le silence est presque plus important que la musique ? (Joker).  Un blockbuster spatial qui te met des étoiles plein les yeux ? (Interstellar). Ou encore un film biographique musical qui doit sonner réaliste ? (Bohemian Rhapsody). Bref, chaque film a son ADN sonore. Tu n’arrives pas avec une guitare électrique sur un film d’époque, sauf si le réal a vraiment une vision très particulière.

Trouver le thème principal

C’est LA mélodie qui va rester dans la tête du public. Un bon thème, c’est un peu comme un bon logo sonore : tu l’entends une fois et tu le reconnais immédiatement. 

Prenez Star Wars par exemple, dès que t’entends la fanfare, t’as envie de dégainer un sabre laser et tu sais directement que Dark Vador est proche. Le Seigneur des Anneaux c’est juste deux notes et direct t’as envie de partir en randonnée en Nouvelle-Zélande et puis Narnia, la musique “The Battle” donne envie de crier “POUR ASLAN” ou de partir manger des loukoum (à choisir). 

Pas besoin de 200 instruments, juste la bonne émotion au bon moment et vous toucher (même si on ne va pas se mentir un bon morceau au piano ou au violon rend quand-même pas mal). 

Composer une musique de film c’est…travailler avec le réalisateur 

Un bon travail d’équipe et surtout une bonne dose de communication. Le compositeur n’est pas en mode « Je fais ce que je veux, démerdez-vous ». Il doit collaborer avec le réal pour que la musique colle parfaitement aux images. Le challenge ? Trouver le bon équilibre entre ce que veut le réal et ce que ressent le compositeur. Spoiler : ça implique souvent des aller-retours et des « C’est bien, mais… ». Faites venir votre compositeur sur le tournage pour qu’il s’inspire de l’ambiance du film.

Enregistrer avec un orchestre… ou un laptop (eh oui composer une musique de film, c’est plusieurs méthodes)

Deux teams s’affrontent dans le monde des BO de films, la team orchestre symphonique. On parle de 100 musiciens, une acoustique de fou et des instruments qui vibrent en vrai (exemples : Harry Potter, Interstellar, Le Seigneur des Anneaux…) avec une ambiance épique garantie, mais bon, faut quand même un budget solide (aka pas celui de ton court-métrage étudiant). La team MAO (musique assistée par ordinateur). Ici, on bosse seul avec un clavier MIDI et des banques de sons (exemples : Stranger Things (avec ses synthés 80’s), The Social Network (BO ultra-minimaliste signée Trent Reznor & Atticus Ross). Une team parfaite pour une ambiance moderne, électro ou expérimentale… et carrément plus accessible niveau matos. 

 

Une bonne musique de film ne se contente pas d’accompagner l’image, elle la sublime. Elle guide l’émotion du spectateur, l’immerge dans l’univers du film et, dans certains cas, devient aussi culte que les scènes elles-mêmes (coucou Titanic et Pirates des Caraïbes). Alors, prêt à devenir le prochain Ennio Morricone ?

Je n’ai pas d’idée…

Publiée le 4 février 2025
Je n’ai pas d’idée…

Vous connaissez cette sensation ? Vous êtes installé·e devant votre carnet, votre clavier, ou même une caméra, et… rien. Nada. Le vide intersidéral. Bienvenue dans l’univers terrifiant (et un peu relou) du syndrome de la page blanche. Spoiler alert : ce n’est pas que pour les auteurs de livres. Oui, chers scénaristes, réalisateurs, musiciens, et même techniciens, vous pouvez aussi tomber dans cet abîme créatif. Mais no panic : on va en parler, en rire, et surtout trouver comment en sortir. 

 

 

 

 

 

 

 

Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire de « Page Blanche »? 

D’abord, posons les bases. La maladie de la page blanche, c’est ce moment où votre cerveau déclare forfait. Vous avez envie d’écrire cette scène incroyable, de composer cette mélodie, ou de visualiser ce plan magistral, mais… rien ne vient. Et vous restez là, à fixer le vide, comme si une solution allait sortir de votre cafetière (spoiler : elle ne sortira pas). 

Pour les scénaristes, c’est ce moment où vous vous demandez si votre personnage devrait vraiment ouvrir cette porte. Les réalisateurs, c’est le doute existentiel sur le choix d’un angle de caméra et pour les musiciens, c’est le désert harmonique où même le do ré mi refuse de coopérer. 

Le pire ? On se sent souvent seul dans cette galère. Mais je vous rassure, on est beaucoup dans le même bateau… qui rame. 

 

Suis-je atteint de la page blanche ?

Le syndrome du fichier vide : Vous ouvrez votre logiciel et il reste ouvert. Vide. Pendant des heures. Avec vous qui mangez des chips devant.

La sur-analyse : Vous passez 45 minutes à débattre avec vous-même sur un mot ou un détail insignifiant.

Le scénario catastrophe : Vous imaginez que tout ce que vous produisez sera critiqué, rejeté ou, pire, ignoré. (Merci l’anxiété.)

La procrastination : Vous avez soudain une envie irrésistible de ranger votre bureau ou de regarder des vidéos de chatons. Vous vous reconnaissez ? Alors félicitations, vous êtes officiellement un·e créatif·ve normal·e. 

 

Pourquoi ça arrive ? La page blanche a plein de coupables. Voici quelques suspects principaux : 

La peur de l’échec : Et si ce que je faisais était nul ? (Indice : c’est rarement aussi mauvais qu’on le pense.)

La pression : Vous devez produire vite, bien, et avec une inspiration divine… mais vous êtes humain.

Votre côté perfectionnisme : Vous voulez que tout soit parfait dès le premier jet. Spoiler : ce n’est jamais parfait du premier coup.

Il faut dormir ! (manque de repos) : Parfois, votre cerveau a juste besoin d’une pause. 

 

Comment s’en sortir ? (Parce que bon, faut avancer quand même) 

Acceptez l’imparfait : Le premier jet n’est jamais parfait. Et c’est OK. L’important, c’est de commencer.

Changez d’angle : Si une scène ou un passage vous bloque, attaquez un autre aspect du projet. Revenez-y plus tard avec un regard frais.

Laissez-vous inspirer : Regardez un film que vous aimez, écoutez une playlist inspirante, ou baladez-vous. Parfois, une idée naît au moment où on s’y attend le moins.

Fixez des limites de temps : Travaillez par tranches de 25 minutes avec une pause (la méthode Pomodoro). Cela crée un rythme et réduit l’angoisse du temps qui passe.

Partagez : Parlez à un·e collègue ou un·e ami·e de votre blocage. Parfois, expliquer un problème suffit à le résoudre.

ET SURTOUT MON PREFEREEEEEEEEE :

Dédramatisez : Ce n’est pas grave de bloquer. Cela arrive à tout le monde, même aux plus grands. (Oui, Spielberg aussi.) 

 

La maladie de la page blanche, ce n’est pas une fatalité. C’est juste une étape dans le processus créatif. Alors, respirez un bon coup, écrivez un mot (même si c’est « bonjour »), filmez une scène (même si c’est votre chat), composez une note… Bref, commencez quelque part. Parce que, comme disait un sage (probablement quelqu’un de très inspiré) : « Ce n’est pas le premier pas qui compte, mais celui que vous faites juste après. » 

Portrait Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière

Publiée le 14 janvier 2025
Portrait Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière

Matthieu Delaporte & Alexandre De La Patellière

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le célèbre duo Matthieu Delaporte & Alexandre De La Patellière s’est rendu au contact des étudiants au sein de l’école ESIS au campus de Paris. 

Fils de médecin, Matthieu Delaporte suit des études d’histoire à la Sorbonne, puis un cursus à Sciences-Po Paris dans l’optique de tenter les concours administratifs. Mais il ne tarde pas à s’apercevoir que cette voie n’est pas pour lui. « Il ne m’a fallu que deux jours de cours pour réaliser que je me fourvoyais », confie-t-il. C’est l’écriture qui le tente vraiment et, dès cette époque, une histoire le hante – celle d’un garçon qui cherche à se suicider et qui est interrompu par son voisin. « Le pitch était assez simple : mon personnage tentait de se tuer, mais une musique de Daniel Guichard, provenant de l’appartement d’à côté, l’en empêchait. Il toquait à la porte de son voisin pour lui expliquer qu’on ne peut pas se supprimer en écoutant ce genre de chanson. S’ensuivait une discussion sur la variété française, l’importance de la musique, le sens de la vie… », se souvient Matthieu Delaporte.  Un argument qu’il reprendra dans sa pièce, 1h22 avant la fin, montée en 2022.

 

De son côté, Alexandre De La Patellière, fils du réalisateur Denys de La Patellière (à qui on doit plusieurs classiques du cinéma français comme Du rififi à Paname et Le Tatoué), s’essaie très tôt à l’écriture avec deux épisodes de la série Maigret. Puis, il pilote le développement des longs métrages d’une société de production. Au milieu des années 1990, il fait la connaissance de Matthieu avec qui il noue une solide amitié. Âgés d’environ 25 ans, ils commencent à écrire pour Canal Plus – l’un pour Karl Zéro, l’autre pour Dominique Farrugia – avant de travailler sur des projets de commande. « Nous avons appris le métier en travaillant à la commande sur des projets de studio », se souvient Alexandre de La Patellière. « Nous étions parfois consternés du résultat. » C’est grâce au producteur Aton Soumache qu’ils écrivent alors à deux un ambitieux long métrage d’animation, intitulé Renaissance (2004), plongeant le spectateur dans un Paris futuriste. Même si le film se solde par un échec relatif, ils enchaînent avec une comédie à petit budget, La Jungle (2006), réunissant deux acteurs débutants, Guillaume Gallienne et Patrick Mille.

 

En 2010, Matthieu et Alexandre signent leur première pièce de théâtre, Le Prénom, qui connaît un immense succès. L’idée d’un prénom polémique pour un futur enfant, qui cristallise des conflits souterrains au sein d’une bande d’amis, permet aux deux auteurs d’aborder les rancœurs non dites, le rôle assigné à chacun dans un groupe, les préjugés de classe – et, surtout, de susciter les rires du public grâce à des situations et des répliques devenues cultes. Matthieu intervient : « C’est comme dans un repas de famille, vous passez sans cesse du coq à l’âne. Nous venons tous les deux de familles très politisées où l’engueulade est un sport hebdomadaire. Dans une engueulade, on se chauffe, puis ça se détend, ça devient un peu mou. » Alexandre renchérit : « Nous avions envie de nous promener entre les humeurs et que les spectateurs venus voir cette histoire de prénom se demandent ce qu’il se passe quand elle est réglée au bout de 30 minutes. Puis qu’ils commencent à se dire que tout ça pourrait mal finir. » Le triomphe est tel qu’ils décident de porter la pièce à l’écran en 2011. Nouveau succès. Le secret de leur écriture conjointe ? « L’ennemi, au théâtre, c’est le bavardage. Pour que ça reste à l’os, il vaut mieux construire ensemble et se séparer les scènes », note Alexandre. Et Matthieu d’acquiescer : « La musique du dialogue est personnelle. Elle vient mieux seul qu’à deux. On commence par construire le chemin de fer de la pièce ensemble pendant des mois sans rentrer dans le dialogue. Sinon ce n’est plus la narration qui guide la pièce mais ce sont des scènes. Et c’est plus dur d’abandonner un dialogue qu’une idée de dialogue. »

 

Si Matthieu réalise seul Un illustre inconnu (2013), captivante réflexion sur l’identité portée par un extraordinaire Kassovitz, les deux hommes coécrivent le diptyque Papa ou Maman (2015-2016), irrésistible comédie du remariage, réalisé par Martin Bourboulon et produit par Dimitri Rassam. L’occasion de conforter les liens entre les deux auteurs, le réalisateur et le producteur dans une combinaison gagnante. C’est ainsi que Matthieu et Alexandre signent Le Meilleur reste à venir (2019), comédie dépressive, interprétée par Patrick Bruel et Fabrice Luchini – et produite par Rassam –, autour de deux amis d’enfance qui décident de tout plaquer pour vivre intensément ce qu’ils croient être les derniers mois de leur vie. Trois ans plus tard, ils s’attellent à l’adaptation des Trois Mousquetaires, projet également produit par Rassam et réalisé par Bourboulon. Cette fresque qui rappelle le cinéma de Philippe de Broca et de Jean-Paul Rappeneau séduit largement le public. Mais c’est avec Le Comte de Monte Cristo que les deux auteurs parviennent au sommet de leur art, réunissant qualité de l’écriture, souffle romanesque, inventivité de la mise en scène et intelligence de la direction d’acteurs. Triomphe critique et public – le film dépasse les 9 millions d’entrées malgré sa durée de 3 heures –, Monte Cristo a déjà conquis la critique américaine. Sans jamais se reposer sur leurs lauriers, Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière se sont déjà remis au travail pour leur nouveau projet : Les Rois Maudits

Portrait de Laurence Arné

Publiée le 19 décembre 2024
Portrait de Laurence Arné

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Laurence Arné s’est rendu au contact des étudiants au sein de l’école ESIS au campus de Paris, passionnée de scène, elle se fait remarquer dès 2006 avec son spectacle Quelle conne, révélant un style percutant et plein d’humour. Après des débuts au cinéma et à la télévision dans WorkinGirls, elle collabore avec Dany Boon et s’impose comme actrice et autrice de talent. En 2023, elle réalise La Famille Hennedricks, une comédie inspirée des familles recomposées, mêlant réalisme et légèreté.

Après des études de sciences économiques, de communication d’entreprise et de sociologie, Laurence Arné s’installe à Paris où elle se consacre à sa vraie passion : la scène. Elle suit des cours de chant, de danse et de théâtre et même de one-man-show ! En 2006, à seulement 24 ans, elle se lance sur scène avec un spectacle solo, intitulé Quelle conne, où elle révèle un style énergique et un vrai talent pour croquer des portraits de femmes qui jouent sur les clichés. 

  

Très vite, elle fait ses premiers pas au cinéma dans L’Amour, c’est mieux à deux (2009), où elle campe la meilleure copine de Virginie Efira, sous la direction de… Dominique Farrugia ! Elle enchaîne avec Moi, Michel G, milliardaire, maître du monde (2010), toujours réalisé par Farrugia. Mais c’est avec son rôle de DRH un rien nymphomane dans la série humoristique WorkinGirls, sur Canal Plus, qu’elle s’impose auprès du public. En 2015, elle crée – et interprète – une série de pastilles de 4 minutes, Filles d’aujourd’hui, qui pastiche les rubriques de magazines féminins détaillant la journée-type de femmes très à l’aise dans leur époque.  

  

Un an plus tard, elle partage l’affiche avec Dany Boon dans Radin !, puis, en 2018, dans La Ch’tite famille, où elle campe une architecte d’intérieur ultra-snob qui se retrouve confrontée à la famille un rien encombrante de son compagnon et associé. « On est tombés amoureux en travaillant », confie Laurence Arné en parlant de Dany Boon. « Il y a une vraie complicité artistique entre nous, et c’est formidable. Je suis très chanceuse. » 

  

On retrouve Laurence Arné dans Une affaire française, autour du meurtre du petit Grégory, puis dans 8 rue de l’Humanité, qu’elle coécrit, sous la direction de Dany Boon. Depuis longtemps taraudée par le désir de passer à la réalisation, elle s’inspire de sa propre histoire et de la problématique des familles recomposées, sous forme de comédie. « J’ai commencé à écrire le scénario seule pendant un an et demi, puis j’ai fait une consultation avec Sara Wikler qui a mené un travail analytique sur les personnages et les enjeux », raconte-t-elle. « Elle dit toujours qu’une comédie doit avoir la même intensité narrative qu’un thriller. J’ai donc quasiment effectué un travail thérapeutique sur chacun des personnages pour qu’il n’y ait rien d’artificiel et que les bascules de conscience soient toutes légitimes. J’aime le cinéma qui me raconte des histoires crédibles et contemporaines. Quand ce n’est pas suffisamment réaliste, je me détache de l’histoire. J’ai besoin de croire profondément au parcours des protagonistes. » Road-movie ébouriffant, La Famille Hennedricks parle aussi de musique qui soude les membres de cette famille aussi improbable qu’attachante. « En écrivant le film, j’ai souvent pensé que la famille était comme un groupe de rock. Chacun doit trouver son instrument, sa voix, faire ses gammes, se mettre au diapason des uns et des autres, trouver un tempo commun pour enfin créer l’harmonie. Mais il faut aussi accepter les fausses notes car elles donnent tellement de charme à une famille ! », conclut-elle. 

Portrait de Dany Boon

Publiée le 17 décembre 2024
Portrait de Dany Boon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dany Boon s’est rendu au contact des étudiants au sein de l’école ESIS au campus de Paris, après des débuts difficiles comme mime de rue à Paris, il s’impose dans le one-man-show grâce à des sketchs inspirés de sa région natale. Son succès cinématographique éclate avec Bienvenue chez les Ch’tis (2008), qui bat tous les records d’audience. Acteur et réalisateur prolifique, il alterne comédies populaires et rôles plus émotionnels tout en explorant de nouveaux projets ambitieux.

Après avoir été secouriste dans le nord de la France, sa région natale, Dany Boon arrive à Paris dans les années 80, uniquement avec sa guitare sur le dos. « Ma mère, qui s’était beaucoup sacrifié pour nous, m’avait donné toutes ses économies de femme de ménage, et j’avais débarqué avec mon sac à dos et ma guitare », confie-t-il. C’est une période de galère pour le futur acteur et réalisateur : très vite endetté, il doit faire du mime de rue pour tenter de gagner sa vie. « À ce moment-là, je faisais du spectacle de rue. Du mime, le clown et de la guitare. C’était réellement compliqué parce que je n’avais pas un radis et que je devais de l’argent à tout le monde. » Après deux années particulièrement difficiles, il commence enfin à sortir la tête de l’eau lorsqu’il est engagé comme dessinateur pour des films d’animation. « J’ai commencé à rembourser mes dettes. Mais rien ne se concrétisait sur le plan artistique. Je n’étais jamais pris dans les castings et je me faisais jeter partout. » 

  

C’est en écrivant des sketchs, inspirés par son observation de la vie quotidienne et sa région natale, qu’il entame sa carrière. En effet, repéré par Patrick Sébastien, il se produit sur scène, tout en faisant de la musique et en prêtant sa voix à des spots publicitaires. Au début des années 90, ses spectacles de one-man-show connaissent enfin le succès, mais ses prestations au cinéma ne sont guère remarquées. Il faut attendre Joyeux Noël (2005) de Christian Carion pour que son rôle à contre-emploi, dans un registre plus émotionnel, lui vaille une nomination au César. On le retrouve en ami encombrant de Daniel Auteuil dans Mon meilleur ami (2006) de Patrice Leconte, puis il adapte une de ses pièces pour le cinéma avec La Maison du bonheur (2006), sa première réalisation. Deux ans plus tard, avec son deuxième long métrage, Bienvenue chez les Ch’tis, il bat tous les records du box-office en dépassant les 20 millions d’entrées ! (et même 26 millions dans le monde). « C’était un beau cadeau de la vie », reconnaît-il. « Je crois que c’est ce que raconte le film – au moment où il est sorti – sur la fraternité, sur le souci de l’autre, qui en explique le succès. Contrairement aux comédies hollywoodiennes qui mettent en avant la réussite professionnelle, je voulais parler d’un simple facteur – et j’ai dû me battre pour convaincre les producteurs de me suivre ! » D’ailleurs, une fois le film achevé, la production mène une étude de public et explique à Dany Boon qu’il ne plaira pas aux moins de 30 ans ! 

  

Désormais, tout le monde veut tourner avec Dany Boon et celui-ci est à l’affiche de plusieurs productions ambitieuses comme De l’autre côté du lit (2009) avec Sophie Marceau, Le Code a changé (2009) de Danièle Thompson et le très remarqué Micmacs à tire-larigot (2009) de Jean-Pierre Jeunet. Côté réalisation, il signe Rien à déclarer (2011), autour des relations parfois tendues entre douaniers belges et français, où il donne la réplique à Benoît Poelvoorde. Même s’il ne renoue pas avec un succès comparable à Bienvenue chez les Ch’tis, le film enregistre plus de 8 millions de billets vendus ! En 2014, il réalise la comédie Supercondriaque, où il retrouve son partenaire Kad Merad, et dépasse les 5 millions d’entrées. Ce qui ne l’empêche pas de jouer pour d’autres metteurs en scène, de Lolo (2015) de Julie Delpy, où il est savoureux en provincial qui débarque à Paris dans un milieu qui ne lui fait pas de cadeau, à Radin ! (2016) de Fred Cavayé, où il est tout aussi irrésistible en avare pathologique.  

  

En 2018, il réalise La Ch’tite famille où il égratigne les préjugés sur le nord et tourne en dérision le milieu ultra-snob des architectes. Très émouvant dans Une belle course (2022) de Christian Carion, aux côtés de Line Renaud, sa « maman de cinéma », il est épatant en entrepreneur marseillais dans Mon crime (2023) de François Ozon. « J’étais ravi et flatté », reprend Dany Boon en évoquant sa participation au film. « J’aime le cinéma d’Ozon. Même si j’ai toujours une petite appréhension. Est-ce qu’on m’appelle pour les bonnes raisons ? Est-ce que je corresponds au rôle ? Je lis le scénario, je trouve ça intelligent et drôle, dans la lignée de Huit femmes et Potiche. » Puis, il signe La Vie pour de vrai, où il retrouve Kad Merad et accueille une nouvelle venue dans son univers : Charlotte Gainsbourg. Cette année, il a accompagné le premier long métrage de Laurence Arné, La Famille Hennedricks, road-trip sensible et drôle, autour des familles recomposées. « J’ai commencé par suivre les différentes versions du scénario et j’ai soutenu Laurence dans son projet d’écriture et de réalisation de premier film. J’ai aimé la manière dont elle en parlait, ce qu’elle voulait en faire, et je trouve qu’elle a un talent d’écriture et de réalisatrice », conclut-il. 

Portrait Jean-Baptiste Delafond

Publiée le 16 décembre 2024
Portrait Jean-Baptiste Delafond

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Baptiste Delafon s’est rendu au contact des étudiants au sein de l’école ESIS au campus de Paris, passionné de cinéma et diplômé en philosophie, il s’est imposé comme un scénariste incontournable, tant pour la télévision que pour le cinéma. De Maison close à Baron Noir, il explore des univers variés, tout en collaborant étroitement avec des réalisateurs comme Thomas Kruithof et Yann Gozlan. Naviguant entre séries et longs métrages, il revendique une approche où chaque projet trouve son format idéal, tout en refusant l’étiquette de showrunner.

 

Après des études de philosophie, Jean-Baptiste Delafon, qui est très cinéphile, se tourne vers l’écriture pour le cinéma et la télévision. Il écrit quelques projets de longs métrages, qui ne se montent pas, et s’intéresse au petit écran dès le début des années 2000. « C’était une époque beaucoup moins riche qu’aujourd’hui, où il n’y avait pas encore les créations originales de Canal Plus et pas d’espace pour les séries d’auteur, alors qu’il y en avait à l’étranger, et surtout aux États-Unis », se souvient-il. « Et il y avait peu de raison d’espérer que la situation change. » En repérant les noms des sociétés de production aux génériques des séries, il inonde le marché de ses synopsis pendant plusieurs mois d’affilée. Il est alors engagé pour participer à Julie Lescaut sur TF1, puis à des polars comme PJ pour France 2. 

  

Rapidement catalogué comme auteur de séries policières, Jean-Baptiste Delafon ressent le besoin de changer de registre. « C’était le moment où Canal a lancé les créations originales », reprend-il. Il collabore à une série sur Napoléon, qui ne se concrétise pas, puis réécrit un projet dont le scénario était bancal : Maison close. Mais c’est surtout avec Baron Noir, diffusé entre 2014 et 2017, qu’il s’impose comme un formidable scénariste de séries politiques. Il collabore également à D’argent et de sang de Xavier Giannoli – autour de l’arnaque sur la taxe carbone – dont il conçoit la structure. Il enchaîne avec Une amie dévouée, adaptée du livre La Mythomane du Bataclan, avec Laure Calamy, et Merteuil, relecture des Liaisons dangereuses, interprété par Diane Kruger et Vincent Lacoste. Il vient également en renfort sur Tapie de Tristan Séguéla, pour Netflix, aux côtés d’Olivier Demangel. Se considère-t-il pour autant comme un showrunner ? « Je n’emploie pas ce terme car il s’agit d’un auteur-producteur qui a tous les pouvoirs », explique-t-il. « Il a la responsabilité de livrer la série. Une telle fonction n’existe pas en France. » 

  

Côté cinéma, il coécrit 16 ans… ou presque de Tristan Séguéla et, surtout, Les Promesses de Thomas Kruithof, thriller sociopolitique parcouru par une tension constante et superbement interprété par Reda Kateb et Isabelle Huppert. Il a tout récemment coécrit le nouveau projet de Thomas Kruithof, Les Braises, porté par Virginie Efira et Arie Worthalter, qui évoque le surgissement de la politique dans la vie d’une famille pendant le mouvement des Gilets Jaunes.  Il a par ailleurs coécrit Visions de Yann Gozlan et travaille actuellement avec le même réalisateur pour Gourou, autour d’un coach de vie qui devient gourou, interprété par Pierre Niney. « C’est formidable d’explorer des sujets en se demandant s’il correspond davantage au cinéma ou à la télévision et d’avoir la liberté de trouver, pour chaque projet, son bon format », dit-il. « Je pense qu’il y a beaucoup d’échecs parce qu’ils n’ont pas le format adapté. » Aimerait-il passer à la réalisation ? « Pas du tout. Mais s’épanouir vraiment dans ce métier suppose d’avoir de vraies complicités avec certains réalisateurs. Comme avec Thomas [Kruithof] dont je suis extrêmement proche et avec qui je parle des rushes quatre fois par jour ! Quand on a les bons interlocuteurs il n’y a pas de frustration. » 

200