Le documentaire “Kaizen : 1 an pour gravir l’Everest” du youtubeur Inoxtag explore plus qu’une prouesse physique. À travers le prisme du kaizen, un concept philosophique japonais centré sur l’amélioration continue, Inoxtag nous plonge dans une réflexion profonde sur l’équilibre entre dépassement de soi, respect de l’environnement, et prise de conscience de l’impact de la surconsommation.
Le concept philosophique du Kaizen : l’amélioration progressive
Kaizen signifie littéralement « changement bon » (“kai” = changement, “zen” = bon) et prône l’idée qu’il est possible d’améliorer constamment, par petites étapes, aussi bien son quotidien personnel que ses pratiques professionnelles, ou, globalement, son rapport à la vie. Popularisé par le milieu de la gestion d’entreprise au Japon, après la Seconde Guerre mondiale, le kaizen a évolué pour devenir un principe de vie, axé sur la constance dans l’effort et l’amélioration individuelle.
Dans le cadre du documentaire, Inoxtag incarne cette philosophie en s’engageant dans une préparation d’un an pour gravir l’Everest, une transformation progressive et durable. Son évolution d’un jeune homme plongé dans les jeux vidéo à un alpiniste capable d’affronter l’une des montagnes les plus dangereuses du monde illustre bien le concept d’une amélioration graduelle, où chaque jour représente une nouvelle opportunité de progresser.
Le kaizen, appliqué à l’ascension de l’Everest, ne se traduit pas par un exploit soudain ou un succès spectaculaire et immédiat. Il s’agit d’un processus qui implique d’accepter l’effort constant, les petits ajustements, et la détermination dans le temps. Cette philosophie trouve un écho significatif dans notre monde contemporain, où les solutions rapides sont trop souvent valorisées, tandis que la patience et la progression sont souvent sous-estimées.
L’environnement : victime de notre surconsommation
En parallèle de cette quête personnelle, le documentaire met en lumière un problème beaucoup plus large : l’impact du tourisme de masse sur l’Everest et, de manière générale, les questions liées à l’environnement. Depuis des décennies, l’Everest est victime de son propre succès. Chaque année, des centaines d’alpinistes affluent pour gravir le sommet, mais derrière cet engouement se cache une réalité inquiétante : la pollution.
D’après un rapport de l’Himalayan Database, environ 50 tonnes de déchets sont laissées chaque année sur l’Everest, incluant des tentes abandonnées, des bouteilles d’oxygène, et autres détritus. Cette accumulation de déchets, dans un environnement aussi pur que celui de l’Himalaya, symbolise l’impact négatif du tourisme de masse sur les écosystèmes fragiles. Le défi environnemental ne se limite pas à l’Everest : le documentaire mène à une réflexion sur l’état de notre planète, qui subit de plein fouet les effets de la surconsommation.
Le message de Kaizen est clair : si l’amélioration personnelle est importante, elle doit s’accompagner d’une prise de conscience écologique. Chaque action que nous menons, chaque défi que nous nous lançons, doit se faire dans le respect de la nature. Inoxtag, en gravissant l’Everest, montre que la quête du dépassement de soi ne doit pas être déconnectée de la nécessité de préserver la planète.
L’addiction aux écrans : une nouvelle montagne à gravir
Enfin, au-delà de l’aspect environnemental, Kaizen propose une réflexion sur la surconsommation d’écrans, un phénomène qui touche une grande partie des membres de la société moderne. Selon une étude de We Are Social en 2023, les Français passent en moyenne 6 heures et 59 minutes par jour devant un écran. Ce chiffre met en lumière l’ampleur de l’addiction au numérique, surtout chez les plus jeunes, souvent enfermés dans des habitudes qui nuisent à leur santé mentale et physique.
Inoxtag, lui-même issu de cet univers numérique puisqu’il est streamer, témoigne à travers son ascension d’une forme de rejet de ce mode de vie sédentaire et virtuel. Le documentaire Kaizen devient ainsi un appel à sortir de l’enfermement digital pour renouer avec le monde réel, la nature, et l’effort physique. Cette prise de conscience est essentielle, car la surconsommation d’écrans n’est pas sans conséquences : elle peut provoquer des troubles du sommeil, des problèmes de concentration, et une diminution de l’activité physique. D’après l’OMS, près de 85 % des adolescents dans le monde ne pratiquent pas assez d’activité physique, une tendance amplifiée par l’addiction aux technologies.
Kaizen : vers une amélioration durable
Au final, le documentaire illustre la nécessité d’une “amélioration continue” à trois niveaux : personnel, environnemental, et sociétal. Inoxtag montre que le kaizen, en tant que philosophie, peut nous aider à sortir des schémas de surconsommation et de passivité numérique pour adopter un mode de vie plus actif et plus conscient. Cependant, ce processus ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut des efforts progressifs, des prises de conscience, et une volonté de changer durablement.
Face à des défis comme la pollution environnementale et la dépendance numérique, il est essentiel d’adopter un état d’esprit kaizen. En commençant par de petites actions : passer moins de temps sur nos écrans, réduire notre impact écologique, et chercher à progresser jour après jour, nous pouvons améliorer à la fois notre bien-être individuel et l’état de notre planète.
Somme toute, “Kaizen : 1 an pour gravir l’Everest” n’est pas seulement un récit d’aventure, mais un appel à chacun d’entre nous pour prendre la voie du changement, un pas à la fois, avec pour objectif un avenir plus durable et équilibré.