L’avantage du cinéma et des nouvelles technologies, c’est qu’il est possible de faire tout et n’importe quoi. Alors, quand le 7e art trouve l’occasion d’adapter des jeux vidéo emblématiques pour le grand écran, eh bien… il le fait. Et en masse ces dernières années. Mario, Mortal Combat, Lara Croft, Uncharted, … Même les plateformes de streaming s’y mettent avec The Witcher pour Netflix ou The Last of us pour Amazon Prime.
Qu’est-ce qu’une adaptation au cinéma ?
Elles sont plus que populaires, quelle que soit l’époque les adaptions cinématographiques font des records d’audience. Mais qu’est-ce que c’est exactement ? Il s’agit d’une production audiovisuelle (bien souvent cinématographique) dont l’histoire, les personnages ou bien l’univers abordé sont inspirés et/ou repris d’une œuvre déjà existante. Il est possible de reprendre des pièces de théâtre, des romans (les exemples ne manquent pas, on peut citer entre autres Le Seigneur des Anneaux ou Harry Potter), des bandes dessinées, des biographies et même des jeux vidéo. En ce moment, on peut dire que ces derniers, les jeux vidéo, sont les nouvelles coqueluches du 7e Art.
Ils ont le vent en poupe, ils tirent leur épingle du jeu, ils montent au pinacle, ils tiennent le haut du pavé… Bref, ils ont du succès : l’industrie du cinéma produit toujours plus d’adaptations en films de jeux vidéo, et le public en redemande. Cette alliance gaming et projecteur, ça dure depuis les années 90. Parmi les adaptations les plus récentes, on retrouve le célèbre plombier en rouge et bleu, adepte des voitures de course et, à l’occasion, du sauvetage de princesse avec le film d’animation Super Mario Bros.
Un changement de dynamique
Adapter un jeu vidéo en film ou en série est d’autant plus intéressant que, bien souvent, ce sont plutôt les films qui sont repris pour en faire des jeux vidéo. Ces jeux tirés de films ou de séries aident à en accroître la popularité, et ce, bien après leur date de sortie dans les salles et autres plateformes de streaming (ils sont même parfois plus populaires que les films sur lesquels ils sont basés) par exemple :
- Street Fighter
- Game of Thrones
- The Walking Dead
- Batman
- Alien : isolement
- Star Wars Jedi : Ordre déchu
- Star Trek : l’équipe de passerelle
- Harry Potter : Hogwarts Mystery
- Gollum (tiré de l’indétrônable trilogie du Seigneur des Anneaux)
Une grande majorité de ces jeux tirés de films réussissent même l’exploit d’adapté une adaptation (en général, d’un roman ou d’une bande dessinée). Adapter ou réadapter une œuvre, c’est lui donner une seconde vie, c’est relancer l’intérêt du public : et ça, ça fonctionne dans les deux sens, qu’il s’agisse d’un jeu qui reprend un film ou d’un film qui reprend un jeu.
Film d’animation ou live action, comment ça marche ?
Concernant ce point bien précis, il n’y a pas vraiment de règle. C’est au choix de la réalisation. Adapter un jeu vidéo en film d’animation peut naître de la volonté de conserver l’esthétisme bien particulier des graphismes originaux, ou bien de la difficulté de réaliser certains décors (par manque de budget pour les VFX ou par manque de moyens pratiques). Au contraire, réaliser une adaptation d’un jeu vidéo en live action (c’est–à–dire en prise de vue réelle, les caméras enregistrent en temps réel un sujet en mouvement) peut signifier vouloir se détacher un peu plus du support original ou bien une certaine volonté de se confronter à un défi pour trouver les lieux de tournage, les bons effets visuels, les acteurs parfaits pour incarner les différents rôles…
Parce que oui, réaliser une adaptation, ce n’est pas refaire exactement la même chose que l’original, sinon, ça s’appellerait faire un remake. Une adaptation peu, bien sûr, être fidèle à l’œuvre originale, mais elle est aussi libre de s’en éloigner : la fin peut changer, certains personnages peuvent être retirés ou ajoutés, les arcs narratifs modifiés un peu (ou beaucoup) … Une adaptation implique forcément que le nouveau réalisateur ou la nouvelle scénariste y ajoute sa patte, sa vision personnelle de l’œuvre.
Les adaptations emblématiques
Parmi les jeux vidéo repris en films ou en séries, on en retrouve un certain nombre, mais certains ont plus marqué le public que d’autres, au point d’éclipser l’œuvre originale.
En film :
- Uncharted (2022)
- Donjons & Dragons : L’Honneur des voleurs (2023, jeu de rôle puis jeu vidéo)
- ResidentEvil : Bienvenue à Raccoon City (2021)
- Tomb Raider (2018)
- Assassin’s Creed (2016)
- Sonic le film (2020)
- Warcraft : Le commencement (2016)
En série :
- The Witcher (2021)
- Halo (2021)
- Sonic Prime (2022)
- The Last of Us (2023)
- Final Fantasy (annoncée en live action sur Netflix courant 2023)
Pour l’anecdote
Il existe pas mal d’autres occasions pour le cinéma et les jeux vidéo de collaborer. Par exemple, il est de plus en plus fréquent que les jeux vidéo au graphisme poussé utilisent de la motion capture (il s’agit d’une technique vidéographique qui permet d’enregistrer les déplacements d’un être vivant ou d’un objet dans l’espace, puis de les restituer en image de synthèse grâce à un ordinateur et des effets spéciaux). Si certains jeux font appel à des sportifs confirmés (comme FIFA), d’autres embauchent des acteurs pour rendre leurs personnages encore plus réels (on peut par exemple citer Beyond : Two souls dont le personnage principal était basé sur les expressions faciales d’Elliot Page).
Le cinéma et les jeux vidéo s’inspirent l’un l’autre et offrent de nouvelles perspectives visuelles qui nourrissent la vision des professionnels de l’audiovisuel. À l’ESIS, les étudiants sont encouragés à chercher le plus de sources d’inspiration possibles : ils peuvent trouver de nouvelles idées partout, dans les peintures, les romans graphiques, les films et séries d’animation, les documentaires, les jeux vidéo…